Que faire de 1857 dans ce maillage de millésimes ? C’est qu’il s’agit, pour le poète clownesque, ainsi que le dit cette dernière ode, d’exprimer « l’attrait du gouffre d’en haut[18] ». Jean Starobinski, Portrait de l’artiste en saltimbanque, Paris, Flammarion, coll. C’est aussi l’occasion de comprendre comment un recueil singulier, les Odes funambulesques de Théodore de Banville (recueil dont il n’est même pas question dans le Journal) peut faire sens en regard de l’histoire de la poésie moderne. EMBED. C’est une fille. With originality, taking inspiration from Daumier’s model, he proposes in this preface-manifesto to bring the techniques of caricature into poetic language. Odes funambulesques/1857; Odes funambulesques/1874; Odes funambulesques/1892; ... La dernière modification de cette page a été faite le 26 février 2013 à 22:45. His first poetry collection was published in 1842, titled The Caryatides (French. La question de la modernité trouve chez Banville son moment de réflexion dans la préface des Odes funambulesques, lesquelles sont significativement publiées chez le même éditeur et la même année (1857) que les Fleurs du mal. Paul Verlaine, Confessions, dans Oeuvres en prose complètes, op. La question de la modernité trouve chez Banville son moment de réflexion dans la préface des Odes funambulesques, lesquelles sont significativement publiées chez le même éditeur et la même année … The question of modernity has its moment of consideration in Banville in the preface of Odes funambulesques, which is published, significantly, by the same publishing house and in the same year as Fleurs du mal. De là aussi, l’introduction de l’humour dans la poésie — Banville, sur ce point, retrouve Baudelaire : [L]es Odes funambulesques n’ont pas été signées, tout bonnement parce qu’elles ne valaient pas la peine de l’être. « Ce siècle », et non 1857 : c’est par synecdoque qu’une année, qu’un jour, qu’un moment désignent le siècle, tout à la fois dans le sens de la partie pour le tout, et du tout pour la partie. ), Dictionnaire de poésie de Baudelaire à nos jours, Paris, Presses universitaires de France, 2001, p. 42. Pour des sommes très modiques, qu’il faut que je gagne parce que sans cela je mourrais de faim, je ne dis que la moitié ou le quart de ce que je pense… et encore, je risque à chaque phrase d’être traîné derrière les tribunaux[5]. Mais ce qui le fascine par-dessus tout, c’est sa capacité à mêler les registres, à faire varier les tonalités, en quoi Banville incarnerait par excellence le poète moderne : Théodore de Banville doit être considéré comme un original de l’espèce la plus élevée. De Lamartine à Nerval, Paris-Bruxelles, Impressions Nouvelles, 2006 et Les poètes de la modernité. En effet, si l’on jette un coup d’oeil général sur la poésie contemporaine et sur ses meilleurs représentants, il est facile de voir qu’elle est arrivée à un état mixte, d’une nature très complexe : le génie plastique, le sens philosophique, l’enthousiasme lyrique, l’esprit humoristique, s’y combinent et s’y mêlent suivant des dosages infiniment variés. Odes funambulesques (1976) Paris : Éditions d'Aujourd'hui , 1976 Odes funambulesques (1892) Paris : A. Lemerre , 1892 Odes funambulesques Théodore de Banville (1823-1891) Langue : Français Genre ou forme de l’œuvre : Œuvres textuelles Date : 1857 Note : Recueil de poésies lyriques Domaines : Littératures Data 1/4 data.bnf.fr Pour fonctionner à l’économie, cette synecdoque a besoin d’une forte charge d’inférences qui la connectent au discours social : dire en 1857, dans les milieux artistes, que le siècle ceci ou le siècle cela, c’est nécessairement opposer au discours dominant une position réfractaire et rebelle, en renversant les valeurs du temps ; en l’occurrence chez les témoins Goncourt, la démocratie, le peuple, le progrès. Verlaine a évoqué ces rencontres dans ses « Souvenirs sur Théodore de Banville », dans Oeuvres en prose complètes, Paris, Gallimard, coll. Les sergents de ville qui passent de loin en loin ont l’air de gardiens d’une Pompéi[9]. Claude Maillard), Paris, Gallimard, coll. Sainte-Beuve avait noté que c’est 1852 qui fait charnière dans le siècle : non seulement parce que c’est la première année du Second Empire, mais surtout parce que des événements tels que la publication des Poèmes barbares et d’Émaux et Camées sonnent le glas du romantisme et amorcent la toute-puissante pompe parnassienne. Dans les deux cas, un facteur reste néanmoins commun : les meilleurs prix du web spécial , c'est sur notre site d'achat en ligne que vous les trouvez ! La cigarette ; elle a des étreintes lascives. EMBED (for ... Banville, Théodore Faullain de, 1823-1891. Relisons en ce sens la fin de la préface des Odes, datée de février, qui servira ici de conclusion, parce que s’y désigne avec pertinence un certain avenir pour la poésie ; comme quoi l’année 1857 a tout son sens dans la généalogie de la modernité : Enfin, ennemi lecteur, avant de condamner ce fragile essai de pamphlet en rythmes et de le jeter dédaigneusement à la corbeille avec le dernier numéro du Réalisme, songe que la Satire magistrale de Boileau ne peut plus servir en 1857, ni même plus tard, comme arme du moins. Aussi ces dates permettent-elles de scander avec efficace l’histoire de la littérature, plus particulièrement encore celle de la poésie (romantique, baudelairienne, parnassienne, symboliste, moderniste[1]). — J. Claye, imprimeur, La poésie moderne tient à la fois de la peinture, de la musique, de la statuaire, de l’art arabesque, de la philosophie railleuse, de l’esprit analytique, et, si heureusement, si habilement agencée qu’elle soit, elle se présente avec les signes visibles d’une subtilité empruntée à divers arts[22]. et le mot est lâché. In his own style, Banville joins Baudelaire and Gautier in the expression of horror for the capitalist, bourgeois world : poetry is, for him, a springboard into a universe of Beauty, and it is up to the poet to adopt the attitude of the tightrope walker who, from his place of precarious balance, looks down on the pitiable human comedy. « Champs », 1983 [1970], p. 32. Mets ton collier de strass, reine de Trébizonde ! Wikisource possède plusieurs éditions des Odes funambulesques de Théodore de Banville. Et Baudelaire d’enfoncer le clou, par cette ultime précision assassine : « Je veux que ce mot [classique] soit entendu ici dans le sens le plus noble, dans le sens vraiment historique. La « Satire sixième », sous la forme d’un dialogue entre « Moi » et « Évohé » — personnage ubuesque dont on apprend par une note infrapaginale qu’elle est une « Némésis intérimaire » du journal Le Siècle (voir note p. 76-77), explicite très significativement la fracture qui oppose, au théâtre mais plus généralement dans tous les arts, le classicisme à la modernité : Ce genre sérieux n’a pas un grand succès ; On y bâille parfois, mais c’est l’esprit français ; Cela craque partout, mais c’est la bonne école. La poésie lyrique en 1857 comme exemple de transmission de normes sociales par la littérature », dans Pour une esthétique de la réception (trad. / par Theodore de BanvilleDate de l'edition originale: 1859Comprend: Lettre a Theodore de Banville sur l'auteur des Odes funambulesques"; Lettre [15 mars 1857. Odes funambulesques. Théodore de Banville Odes funambulesques La Corde roide Du temps que j'en étais épris, Les lauriers valaient bien leur prix. Odes funambulesques. Orgeat, de la bière, du cidre ! Il y a deux Banville, aux esthétiques apparemment opposées, mais en fait complémentaires, comme si la seconde était la conversion de la première : un Banville tragique et un Banville fantaisiste. Pendant ce triſte Octobre pluvieux,Que le ciel mouille & que le vent balaie,Mon livre, jeune en même temps que vieux,Où notre ſiècle a vu ſaigner ſa plaie,Comme il convient, fut imprimé chez Claye.Il ne contient ni fiel, ni lâchetés.Duſſent rugir les tigres tachetés,Et les ſerpents mordre, & les ânes braire,Il n’en a cure, &, si vous l’achetez,Il se vendra chez Lemerre, libraire. Entrez, entrez, Messieurs ! Edmond et Jules de Goncourt, Journal. Eh bien ! Odes funambulesques / [par Théodore de Banville] ; avec un front. de l’air ! cit., p. 42. Ce recueil a la particularité d'être publié la même année que Les Fleurs du mal de Baudelaire, poète avec lequel il partage la détestation du monde industrialisé et bourgeois. » Sans doute a-t-il aussi perçu que ces Odes avaient à voir avec ses anciennes Odes et ballades de 1822 — de même que les douze « Occidentales » qui ponctuent les Odes sont davantage qu’un clin d’oeil à un autre recueil célèbre du patriarche. À l’allure hardie, au regard qui pétille ; Charmeresse indolente, elle sait parfumer, Ses bras nus de verveine et de rose et fumer. En quoi l’auteur des Odes funambulesques — dont il n’est pas question dans cette étude qui date pourtant de 1861 (publiée dans la Revue fantaisiste du 1er août) — reste malgré tout « un parfait classique[24] > ». BnF collection ebooks - "LA CORDE ROIDE - Du temps que j'en étais épris, Les lauriers valaient bien leur prix. Il ne s’agit pas tant de distinguer l’année de celles qui précèdent ou qui suivent — après tout, des événements tout aussi importants pourraient s’y agréger — que de construire un moment particulièrement charnière dans l’histoire de la culture. Funambulesque et caricaturale, la poésie mettra en place un dispositif de pur langage conjurant toute compromission avec le réel. Occasion enfin de rappeler que cette année 1857 est celle que Hans Robert Jauss a retenue pour analyser, au départ d’un corpus poétique de 700 textes qui ne reprend pas le recueil de Banville, … Hugo, si sensible aux oxymores, salue cette poétique d’un genre nouveau qu’apportent les Odes funambulesques, on ne s’en étonnera pas : « Que de sagesse dans ce rire, que de raison dans cette démence, et, sous ces grimaces, quel masque douloureux et sévère de l’art et de la pensée indignée[19]. Non, car ceux-là aussi peuvent être plaints et consolés par des êtres pareils à eux, et l’abîme où ils se lamentent peut être comblé par le repentir et par le désir effréné du ciel. 0 Reviews. La question de la modernité se trouve ainsi ballottée chez lui entre les larmes et le rire. Find many great new & used options and get the best deals for Odes Funambulesques, Paperback by de Banville, Théodore, Brand New, Free ship... at the best online … C’est aussi l’occasion de comprendre comment un recueil singulier, les Odes funambulesques de Théodore de Banville (recueil dont il n’est même pas question dans le Journal) peut faire sens en regard de l’histoire de la poésie moderne. BibTeX, JabRef, Mendeley, Zotero, La poétique du fil : Odes funambulesques de Théodore de …, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71114m, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k874561, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k87457c. allumons les quinquets ! Deux ans plus tard, le signataire du manifeste du symbolisme, Jean Moréas, fera part à Jules Huret de cet intéressant rapprochement : « Des deux initiateurs du Parnasse, je dirai : de Théodore de Banville, qu’il écrivit dans un style souvent proche de la saine tradition de douces odelettes dignes de la Renaissance ; et de M. Leconte de Lisle qu’il est l’abbé Delille de notre époque », Jules Huret, op. Ceux-là parfois rencontrent leurs frères si rares, comme eux exilés, et échangeant avec eux un signe de main et un triste sourire, ils plaignent la pierre même, qui, transportée loin de son soleil, pâlit et s’en va en poussière, et le grand lion mordu par le froid qui, dans la cage où l’homme l’a fait prisonnier, étire ses membres souverains, bâille avec dédain en montrant sa langue rose, et parfois regarde avec étonnement, captif comme lui, l’aigle qui fixait les astres sans baisser les yeux, et qui dans la nuée en feu, déchirée par l’ouragan, suivait d’une aile jamais lassée le vol vertigineux de la foudre » (Les exilés, Paris, Fasquelle, 1899, p. 4-5 [disponible sur le site de la BnF en format PDF : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k87457c]). Baudelaire n’a pu qu’être attiré lui aussi par cet univers poétique — les deux poètes sont très liés mais aussi quelque peu rivaux, ayant en commun un ami, Pierre Dupont, et une maîtresse, l’actrice Marie Daubrun ; une pièce de 1842 des Fleurs du mal sera dédiée à Banville[20]. Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré dès son vivant comme lun des plus éminents poètes de son époque. Les cariatides, Paris, Charpentier, 1891, p. 46 (disponible en format PDF sur le site de la BnF : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k874561 ). L’étiquette de fantaisiste lui convient à ravir, si l’on entend par là, ainsi que l’écrit Graham Robb, que le « poète fantaisiste se réfugie dans le seul domaine où la liberté ne peut être menacée, c’est-à-dire dans le vers ; il réagit contre l’école du bon sens, contre l’art progressiste, refuse toute doctrine, veut échapper “au chantage sentimental de l’élégie plaintive”, revivifier la beauté plastique[15] ». collection Odes funambulesques Théodore de Banville Alphonse Lemerre 1874 Paris C De Banville - Odes Funambulesques.djvu De Banville - Odes Funambulesques.djvu/13. Banville, écrit pour sa part Edgar Pich, a. retourn[é] de façon positive, en capacité de création infinie, une situation de désappropriation, de séparation douloureuse entre le poète (c’est-à-dire le sujet) et le monde : entre ciel et terre, défiant les lois de l’équilibre (économique et social), le funambule décrit des arabesques d’une absolue gratuité où sa dangereuse liberté se déploie vertigineusement[16]. Théodore Faullain de Banville (14 March 1823 – 13 March 1891) was a French poet and writer. cit, p. 405. Biography. Cette ville pétrifiée, qui vous fait penser qu’un jour cette ville mourra. ». Odes funambulesques. On lui répond : Racine ! Gaston de Saint-Valry, « Odes funambulesques, Paris 1857 – chez Poulet-Malassis et de Broise, éditeurs », La gazette de Paris , le 15 mars 1857, p. 2-3; reproduit dans Théodore de Banville, Odes funambulesques , dans Œuvres poétiques complètes (éd. Jules Huret, Enquête sur l’évolution littéraire (1891) (préface et notes de Grojnowski), Paris, José Corti, 1999, p. 103. Est-ce ceux qui sont exilés dans la pauvreté, dans le vice, dans l’absence, dans la douleur, ceux que la mort a séparés des êtres qui leur sont chers ? « Sur mes contemporains », dans Oeuvres complètes (éd. Hurrah, la grosse caisse, en avant ! EndNote (version X9.1 et +), Zotero, BIB Odes Funambulesques (French Edition) [de Banville, Théodore] on Amazon.com. À propos de Baudelaire, voir Edmond et Jules de Goncourt, op. La dernière modification de cette page a été faite le 27 février 2013 à 20:29. cit., t. I, octobre 1857, p. 301 : « -— Se défend, assez obstinément et avec une certaine passion rêche, d’avoir outragé les moeurs dans ses vers. Il a consacré plusieurs ouvrages à l’étude de la poésie française du xixe siècle : La modernité romantique, de Lamartine à Nerval (avec Pascal Durand, Les impressions nouvelles, 2006), Les poètes de la modernité, de Baudelaire à Apollinaire (avec Pascal Durand, Seuil, 2005), Histoire de la littérature française du xixe siècle (avec Alain Vaillant et Philippe Régnier, Nathan, 1998 ; rééd. De là le surinvestissement dans la forme, dans la rhétorique et la métrique tout particulièrement (et plus précisément encore dans la rime). Patapoum ! Un cadavre de ville […]. En fait, par d’autres voies, Banville rejoint Baudelaire et Gautier dans l’expression horrifiée du monde capitaliste et bourgeois : la poésie est pour lui un tremplin vers un univers de Beauté, et il revient au poète d’adopter l’attitude du funambule qui, en fragile équilibre, regarde de haut la pitoyable comédie humaine. Mémoires de la vie littéraire (éd. 20 octobre 1873. Inimitable, à la différence de celle d’un Leconte de Lisle, mais rejoignant l’entre-deux de celle d’un Gautier, son oeuvre considérable (tellement considérable qu’elle passera aussi pour être celle d’un rimailleur) fait véritablement charnière. Odes funambulesques Théodore de Banville, poète, dramaturge et critique français (1823-1891) Ce livre numérique présente «Odes funambulesques», de Théodore de Banville, édité en texte intégral. Odes funambulesques Item Preview > remove-circle Share or Embed This Item. Hans Robert Jauss, « La douceur du foyer. Read "Odes funambulesques" by Théodore de Banville available from Rakuten Kobo. On fête cette année le cent cinquantenaire de l’année 1857. « Le public semble vouloir lire comme il dort, sans une fatigue, sans un effort. Dans l’article qu’il lui consacre, il salue certes son lyrisme, « cette intensité de vie où l’âme chante, où elle est contrainte de chanter[21] », décelable même dans ses premiers recueils, écrits sous la coupe romantique. Venez voir Colombine et le Génie, ou l’Hydre. Par des voies qui lui sont propres, Banville rejoint Baudelaire et Gautier dans l’expression horrifiée du monde capitaliste et bourgeois : la poésie est pour lui un tremplin vers un univers de Beauté, et il revient au poète d’adopter l’attitude du funambule qui, en fragile équilibre, regarde de haut la pitoyable comédie humaine. L’expression est cocasse, mais elle a au moins le mérite de pointer un accident dans le cours de l’histoire ; une année particulièrement riche en événements littéraires et autres, que les textes rassemblés ici veulent sinon commémorer, du moins mettre en faisceau. Un état de l’imaginaire littéraire, Tous droits réservés © Les Presses de l'Université de Montréal, 2007. Et d’ailleurs, si l’on devait les restituer à leur véritable auteur, toutes les satires parisiennes, quelles qu’elles soient, ne porteraient-elles pas le nom du facétieux inconnu qui s’appelle tout le monde ? Et cela tient toujours avec un peu de colle. Théodore de Banville unit dans son œ Célèbre pour les Odes funambulesques et les Exilés, il est surnommé « le poète du bonheur »1. Récupérée de « https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Odes_funambulesques/1874&oldid=3948057 ». Les écrivains, toujours selon les Goncourt, se rassemblent en vulgaires « gens de lettres », qui subissent « la critique des professeurs » et sont à la solde du gouvernement « enchanté de voir la littérature se manger le nez en famille et laver son linge sale en public »[4]. RIS Odes Funambulesques (French Edition) Funambulesque et caricaturale, la poésie se rendra au service du Beau en mettant en place un dispositif de pur langage, qui conjure toute compromission avec le réel. » Dans la foulée, c’est aussi le public qui est visé : « Les gens qui travaillent leur forme en ce siècle ne sont pas heureux », lit-on en date du 12 mai. Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré dès son vivant comme l’un des plus éminents poètes de son époque. Théodore De Banville (0 avis) Donner votre avis. Des chastetés d’enfant et des larmes furtives[14]. Pourquoi 1857 et pas 1875 ou 1856 ou 1858 ? Presses universitaires de Rennes, 2007) et Les com-plaintes de Jules Laforgue : ironie et désenchantement (Klincksieck, 1997). Odes funambulesques (2e ed.) Ajoutons que Banville et Asselineau seront les responsables de l’édition posthume des Fleurs du mal en 1868. « Des deux grands principes posés au commencement de ce siècle, la recherche du sentiment moderne et le rajeunissement de la langue, M. Théodore de Banville a retenu le second, et l’on peut certainement dire qu’après Théophile Gautier il est celui qui l’a le mieux compris et le mieux appliqué » (Charles Asselineau dans La Revue française, 1856, cité par Catulle Mandès dans son Rapport à M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts sur le mouvement poétique français, notice « Banville », Paris, Imprimerie nationale, 1902, p. 14). » Ainsi se dessine, en 1857, un nouveau portrait de poète dont l’élévation n’est plus simplement idéale (sur le modèle romantique), mais au contraire corporelle et visuelle : Plus haut ! donc, à vos rangs, Guignols et Bilboquets ! suivez le monde ! Théodore Faullain de Banville. Moi-même un instant je le fus. Nouvelles odes funambulesques. Read "Odes funambulesques ( Edition intégrale )" by Théodore de Banville available from Rakuten Kobo. Toutes les informations de la Bibliothèque Nationale de France sur : Odes funambulesques - Théodore de Banville (1823-1891) Ce parti pris de la forme a dans la conscience du poète une visée autre que purement décorative : il s’agit ni plus ni moins de donner la mesure d’une époque qui est « au paroxysme de l’absurde » : « nous ressemblons tous à ces baladins qui, au dernier jour du carnaval, jouent Les rendez-vous bourgeois travestis, chacun portant un costume opposé à l’esprit de son rôle » (« Préface » des Odes funambulesques, p. XI). « Bibliothèque de la Pléiade », 1972, p. 282-285. EMBED (for wordpress.com hosted blogs and archive.org item tags) Want more? On conçoit dès lors que Banville n’ait cure des sentiments ni des pensées — il contribue ainsi à jeter aux orties les velléités lyrico-philosophiques du romantisme ; ce qui compte, c’est le langage en liberté, l’inépuisable virtualité imaginaire de la créativité rhétorique et métrique. Mais, objectera-t-on, c’est le credo même des Parnassiens. En haillons ! Il a certes conscience que son oeuvre expressément anonyme s’inscrit dans la contingence du moment et ne fera pas date, de même qu’une caricature de Gavarni prend tout son sens dans l’actualité de sa publication, mais, paradoxalement, il dégage de ce nécessaire caractère éphémère de l’art la condition même de la poésie de demain. Graham Robb, La poésie de Baudelaire et la poésie française 1838-1852, Paris, Aubier, 1993, p. 101. Certes l’année est celle d’un double procès littéraire retentissant, de la mort de Musset, de la publication des Mémoires de Joseph Prudhomme et de tant d’autres choses, mais au fond, ce qui lui manque cruellement, c’est une bonne révolution politique ou une Exposition universelle comme en 1855 : le Second Empire s’installe comme l’évidence politique qui nourrit la haine des écrivains contre le bourgeois. Voir à ce sujet Jean-Pierre Bertrand et Pascal Durand, La modernité romantique. Si quelque spectateur pourtant semble fâché. En somme, avec Banville, l’année 1857 est poétiquement « funambulesque » : « assurément, écrit-il dans sa préface, ce temps-ci est un autre temps, ce qu’il appelle à grands cris, ce sont les oiseaux joyeux et libres, c’est la chanson bouffonne et la chanson lyrique » (« Préface » des Odes funambulesques, p. IV). Odes funambulesques. À lire l’année 1857 telle qu’elle est chroniquée dans le Journal des Goncourt, on est frappé de voir que celle-ci est aussi plate que les autres et que « Jamais siècle n’a plus blagué[2] » — les procès de Flaubert et de Baudelaire sont à peine commentés[3]. cit., notice « Banville », p. 17. Quantité disponible : 1. Mais nous, nous travaillons pour un public folâtre. 7, rue Saint-Benoît, Paris. Si je me suis permis ce détour par ces réflexions sur l’année 1857, c’est pour relativiser l’importance qu’elle peut revêtir dans l’histoire ou, dirais-je autrement, pour souligner le travail de construction et de représentation discursives que nous lui prêtons immanquablement. Claude Pichois), t. II, Paris, Gallimard, coll. L’apport de Banville à la modernité poétique se situe précisément dans le parti pris formel qu’il a assigné au dire poétique. Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes sections. *FREE* shipping on qualifying offers. Cet imaginaire, on le sait, n’a rien de neuf — il date au moins de 1848 (voir les travaux de Dolph Oehler[10]) et s’ancre dans le romantisme non prophétique : il peut tout au plus se relancer à l’occasion d’événements particulièrement saillants — ceux que notent les frères et qui n’ont pas nécessairement la portée significative de ceux que nous épinglons, à l’aube du cent cinquantenaire de l’année.

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